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jeudi, 09 novembre 2017 18:17

L’Île de Carabane en Casamance

L’Île de Carabane en Casamance Routard.com

Située dans le département d’Oussouye, ancienne capitale administrative de la Casamance et premier comptoir commercial sous les Français, Carabane est une île paradisiaque de l’extrême sud, dans l’estuaire du fleuve Casamance. Dernière île dans l’embouchure du fleuve, elle fut tour à tour occupée par les Portugais qui y ont fait un bref passage, avant d’être cédée aux Français par le roi du village de Kagnut, moyennant une rente annuelle de 39 (trente-neuf) barres représentant 196 francs de l’époque. Les négociations avaient été menées par le Lieutenant de Vaisseau et Commandant de Gorée d’alors, Médéric Malavois et la signature du traité eut lieu le 22 janvier 1836. L’île de Carabane devenait ainsi, propriété française.

Comme Gorée, Carabane a connu aussi un passé sombre lié au transit des esclaves vers Gorée. Elle a eu aussi parmi sa population chrétienne, des mulâtres, des signares et des européens. À cette époque de la vie administrative de Carabane, la population, très nombreuse avoisinait les 3000 habitants vers les années 1900-1903 et ce, jusqu’à ce que les Français décidèrent de transférer la capitale administrative à Ziguinchor, en 1904.

Parmi les vestiges de l’époque coloniale, on peut citer : – Le célèbre Cimetière de Carabane qui abrite en son sein, la tombe du Capitaine Aristide Protêt, enterré selon ses dernières volontés, avec son chien, debout face à la mer. Pour rappel, le Capitaine Protêt avait été tué lors de la bataille de Hillol, en mars 1836. – La Mission Catholique construite en 1880 et qui a fini par être transférée à Oussouye. – Les ruines des entrepôts des maisons de commerce, parmi lesquelles, la Maison Blanchard, la Factorerie N° 1 de la Compagnie de la Casamance[6], construite par l’Administrateur Résident, Emmanuel Bertrand Bocandé, la Compagnie Française de l’Afrique Occidentale (CFAO), Maurel & Prom... Il est lieu de souligner ici, que la résidence du Gouverneur de la Casamance se trouvait à Carabane, jusqu’au début de l’an 1900. – L’église centenaire de style breton construite en 1897, plus précisément, de 1892 à 1897. – Le Pénitencier, asile de déportation des résistants à la colonisation ou école spéciale devenue bien plus tard, une maison de redressement pour les récalcitrants et détenus. – L’ancien bureau de Poste de Carabane, ancien bâtiment colonial, dont il ne reste plus rien.

Sous l’Administrateur Emmanuel Bertrand Bocandé (1812-1881), explorateur et grand homme d’affaires Français, Carabane connut un essor économique fulgurant. Arrivé vers la fin de l’année 1849, il entreprit de faire de Carabane, un pôle d’activités commerciales[7]. Le plan d’urbanisme créé en 1852, a permis la construction de plusieurs bâtisses d’une magnifique architecture parmi lesquelles, certaines citées plus haut. (Extrait Livre "Monseigneur Augustin Sagna, Evêque Emérite de Ziguinchor - Un coeur si beau !")

[6] Roche, C. Histoire de la Casamance – Conquête et résistance : 1850-1920. Karthala ; photo illustrative.

[7] Roche, C. Histoire de la Casamance – Conquête et résistance : 1850-1920. Karthala. pp. 81-83.

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Dernière modification le lundi, 25 juillet 2022 19:23

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