"Quand Joséphine Loppy m’a proposé de rédiger la préface de son livre sur le conflit en Casamance, j’ai hésité, puis lui ai proposé une lecture attentive préalable avant de donner mon avis définitif. Mais c’était compter sans la fascination que l’histoire romancée de cette belle plume a provoquée en moi. Je me soumets alors volontiers à l’exercice en invoquant l’indulgence des puristes et m’engouffre dans l’audace de la préface d’un historien pour une production littéraire de si grande facture.
Joséphine est une Casamançaise dans la tourmente, voire dans l’anxiété d’un conflit « sans fin ». Un conflit dont elle campe le décor par un admirable avant-propos de vérité, d’audace pour un récit longtemps frappé de tabou, d’omerta, à plus forte raison pour une native de cette belle région, territoire de son cœur. Les événements de Gambie et l’opération « Fodé Kaba 2 » en 1981 étaient déjà, hélas pour elle, une épreuve de fiel que les soubresauts de la rébellion en Casamance exacerbent un an après, en décembre 1982. Une... (Page 11)
(Page 12) adolescence traumatisée, mais un espoir chevillé au corps et à l’esprit. C’est ainsi qu’habilement, Joséphine construit une fiction mettant en jeu des personnages aux cursus studiorum et honorum remarquables de qualité avec, pour chacun, une promotion sociale enviable. Une rencontre fortuite hors du tumulte des antagonismes et turpitudes de la vie de leur pays d’origine, le Sénégal, et de sa région méridionale en rébellion, la Casamance. Au hasard d’amitiés croisées, Fatima Zohra, fille du président de la République du Sénégal, et Mohamed, enfant d’un chef de l’irrédentisme casamançais, s’amourachent l’un de l’autre et s’accordent sur un projet d’union. Les deux jeunes bien nommés, après des déboires amoureux en d’autres circonstances, finissent par se découvrir des points communs, des expériences et des histoires en commun, ainsi que des parents, au cœur du conflit en Casamance. Des parents, le président de la République du Sénégal pour Fatima Zohra et un actif combattant du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) père de Mohamed. Le choc de deux ambitions pour les parents, l’amour insatiable entre des enfants qui défient l’incompréhension, la méfiance, la stigmatisation. Et c’est sans tenir compte de l’amour irrésistible qui se tisse entre les « deux tourtereaux »... (...) (Page 12)
(...) La postface du livre nous ramène à la réalité d’un conflit non encore résolu, mais Joséphine est pleine d’espoir, d’optimisme. Elle anticipe, par une préconisation subtile, sur des mesures hardies à prendre pour abréger la souffrance jusque-là endurée au Sénégal en général, en Casamance en particulier. "L’Amour au cœur du conflit en Casamance", sous-titré "La fille du Président dans un tourbillon palpitant et irrésistible" est un hymne à l’amour, mais aussi à la jeunesse. Celle qui construit le futur au présent. Une jeunesse qui n’est pas « espoir de demain », mais bâtisseuse du présent pour un futur meilleur. Vivement que les plaidoyers de Fatima et Mohamed soient entendus et traduits en réalité, pour le plus grand bonheur des Casamançais et de la nation sénégalaise tout entière." (P.13)
Nouha CISSÉ,
historien-médiateur à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ)
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Disponible en version numérique.
