Depuis plus de 20 ans, cette vielle maman peulh, de teint clair, vend du guerté thiaaf près de chez moi, au coin de la rue. J’étais encore élève, dans un établissement de la place, quand je l’ai vu pour la première fois, venir s’installer avec une petite table de fortune et ses sachets d’arachides à 25 F CFA l’un. Aujourd’hui, plus de 20 ans après, elle est encore là. Bien évidemment, avec le poids de l’âge (89 ans environs ou plus), elle continue de venir, tous les matins, jusqu’à 18H30 passées. C’est après seulement, qu’elle commence à plier bagages pour rentrer chez elle.

C’est à se demander si elle a de la famille ! Sinon, comment comprendre qu’on puisse laisser une femme d’un âge très avancé, courbée comme tout et à la démarche lente, marcher seule dans la rue, aujourd’hui, avec un bâton en guise de canne, juste pour chercher de quoi nourrir sa famille. Heureusement qu’il y a des gens âmes charitables, des habitants du quartier ou de parfaits inconnus dans leurs voitures, qui lui donnent des fois, un billet de 1000 F, 2000 F CFA ou plus, en échange de trois ou cinq sachets d’arachides, juste pour lui venir en aide.

Des femmes comme elles, il y en a plusieurs qui se démènent chaque jour, pour ramener de quoi faire bouillir la marmite ; mais à un âge aussi avancé, ça ne court pas les rues.