Le secteur du tourisme sénégalais connaît un déficit de compétences qualifiées. Pour résorber ce gap, trois centres répondant aux normes internationales seront construites à Diamniadio, Saint-Louis et Ziguinchor, en plus de la réhabilitation de l’Ecole nationale de formation hôtelière et touristique. C’est dans ce cadre que l’équipe de coordination de ce projet a rencontré la semaine dernière à la mairie de Saly, les acteurs du secteur du tourisme et de l’hôtellerie de la région de Thiès pour échanger sur la mission et les objectifs du Cluster tourisme.
Revenant sur les raisons qui ont abouti à une prolifération des écoles de formation dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration, Boubacar Sabaly, président du Conseil d’administration du Cluster tourisme, a indexé le manque de mesures d’accompagnement de la part de l’Etat qui avait opté pour un tourisme de masse. «L’Etat s’est lancé dans un tourisme de masse vers les années 70, mais n’a pas pu mettre en place les mesures d’accompagnement pour répondre au besoin de formation d’une main d’œuvre qualifiée. Il y avait à l’époque, une l’Ecole nationale de formation hôtelière qui ne pouvait pas produire plus de 120 apprenants diplômés par an et il se trouve que vers les années 80, on a aménagé Saly, Cap Skirring et d’autres zones se sont développées et il s’est avéré que la main d’œuvre sortante de l’Ecole de formation hôtelière ne pouvait plus répondre à ce besoin là. Et cela a eu pour conséquence la multiplication d’écoles de formation aux métiers du tourisme et de l’hôtellerie et restauration, sans un encadrement adéquat, ce que tout le monde a déploré», a souligné M. Sabaly. Face à un tel défi, l’Etat a décidé de prendre en charge cette préoccupation majeure et les études qu’il a commanditées ont révélé que les diplômes d’écoles hôtelières ne correspondaient pas souvent aux besoins de compétences. Il y avait ainsi, un besoin criard de main d’œuvre qualifiée que le Sénégal n’avait plus.
Durée de 4 ans
C’est pourquoi, dira M. Sabaly, «on a initié le Projet de formation professionnelle pour l’emploi et la compétitivité (Pfec). A travers ce projet, nous voulons nous assurer de la garantie de l’adéquation entre la formation et le besoin des entreprises du secteur privé. Avant de commencer les formations, il faut identifier d’abord les insuffisances pour pouvoir les compléter dans les formations». «L’atelier de partage répond à ce besoin de collecte d’informations auprès du secteur concerné pour savoir qu’est-ce qu’il souhaite comme formation, qu’est-ce qui lui manque comme main d’œuvre qualifiée, dans quel secteur, quels sont les métiers qui n’ont pas été intégrés dans les formations actuelles. Nous évaluerons après et on se mettra dans la phase conception des formations», a assuré le Pca du Cluster tourisme.
Financé par la Banque mondiale et l’Agence française de développement (Afd) avec une contrepartie de l’Etat, le Pfec se fixe comme objectif d’améliorer la qualité de service dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie.
Selon Mme Diariatou Guèye, la coordonnatrice du Cluster tourisme dans le cadre du projet, «pour améliorer la qualité de service, il faut nécessairement passer par l’amélioration de la qualité de la formation qui est délivrée et en l’occurrence construire des centres de formation de référence pour permettre à ces jeunes de bénéficier d’une formation de qualité qui puisse leur offrir un accès à l’emploi».
Le projet va coûter 37 milliards de francs Cfa. Pour le centre de référence qui sera construit à Diamniadio, les besoins financiers sont évalués à 4 milliards de francs Cfa. D’autres centres satellites seront construits à Ziguinchor et à Saint-Louis et le projet va durer 4 ans.