Côté « pères », un premier Father’ Day avait vu le jour, le 19 juin 1910, à Spokane dans l’État de Washington. Initiative purement locale, cette fête était due à une certaine Mme Dodd. Elle l’avait lancée en souvenir de son père, vétéran de la guerre de Sécession, qui avait élevé seul ses cinq enfants après la mort en couches de son épouse.
Pourquoi le 19 juin ? Parce que son père était mort un 5 juin, date qu’elle voulait retenir initialement ; or, les pasteurs qu’elle avait contactés pour animer la fête, prévenus trop tard, lui avaient demandé de la décaler au 19 pour leur laisser le temps de la préparation. À quoi tient une date…
La fête des Mères est officialisée aux États-Unis peu d’années après. Les journaux qui avaient soutenu sa création montrent un intérêt croissant pour la fête des Pères locale de Spokane.
En 1916, le président Woodrow Wilson célèbre en famille cette fameuse fête des Pères. Mais les membres du Congrès rechignent à fixer une date officielle. Comme ils sont tous pères de famille, ils redoutent qu’on les accuse de vouloir se mettre en avant et de « s’autocélébrer » ! À quoi tient une loi…
Mais tous les gouverneurs n’exaucent pas sa requête. Les quelques États qui imposent un Father’ Day choisissent en général le jour qu’avait retenu Mme Dood : le 3e dimanche de juin.
Et en France ?
En France, les prix locaux ou régionaux destinés à célébrer les mères s’étaient multipliés pendant l’entre-deux-guerres. Mais rien n’était fait pour les pères.
Quelle est l’image type du papa d’alors ? Un homme qui fume, car la cigarette semble encore un attribut typiquement masculin. La fête des Pères est lancée en France en 1949… par une marque de briquets, les briquets bretons Flaminaire !
Cette société a été créée en 1946 à Redon en Ille-et-Vilaine par Marcel Quercia, l’inventeur du premier briquet à gaz au monde. Il utilise la date du 3e dimanche de juin, comme aux États-Unis, pour diffuser sa marque en même temps qu’une fête qui lui tient à cœur.