Nous avons été nombreux à buter étant encore enfants et adolescents, sur un questionnaire ou les cartes d’identité scolaires d’avant, qu’il fallait remplir et où parfois il nous était demandé la profession de la mère. Et là, beaucoup d’entre nous hésitaient, avant de remplir cette partie. Ceux ou celles dont, les mamans travaillaient, avaient aussi des problèmes, puisque ne sachant pas exactement ce que faisait maman, ni papa d’ailleurs. Mais, c’était encore beaucoup plus compliqué pour ceux dont les mamans restaient à la maison.

Le père étant tenu de travailler pour subvenir aux besoins de la famille, cela se comprenait aisément. Mais voir d’autres femmes rester à la maison, pendant que d’autres allaient au travail, comme les pères de familles, cela pouvait choquer un enfant.

Certes, la plupart des mères étaient sans aucune connaissance de base scolaire, mais pas toutes ; certaines ayant été contraintes par leur mari de rester à la maison.

Aujourd’hui encore, il n’est pas rare de voir des mères avec des diplômes pouvant aller jusqu’à la Licence, la Maîtrise ou plus, mais qui font le choix de rester à la maison pour veiller à l’éducation de leur progéniture. Si par chance, elles font partie de celles dont les maris occupent un certain rang social, ces derniers peuvent leur demander de rester à la maison en contrepartie d’une rémunération, même si c’est très risqué, un divorce pouvant survenir à tout moment.

Toujours est-il que nous leur devons une certaine reconnaissance, même si généralement, la société a pour habitude de voir en elles des femmes sans grandes connaissances intellectuelles, puisque n’exerçant aucune activité professionnelle.

 Pourtant elles élèvent, éduquent, et se préoccupent de l’avenir de leurs enfants, tout autant que les autres femmes actives. Tôt le matin, elles sont sur pied et une longue journée trépidante les attend jusqu’au soir au coucher. Toutes seules, elles lavent les enfants, un par un, les habillent, préparent le petit déjeuner pour toute la famille, les accompagnent jusqu’à l’arrêt du bus, s’il s’avère que papa n’a pas de voiture et reviennent s’occuper des tâches ménagères avant de prendre une bonne douche et d’aller au marché. Au retour, les voilà qui s’attèlent à la préparation du repas de midi. Elles n’ont de repos que quand les enfants retournent à l’école et papa à son travail. La même routine reprend le soir, au retour des enfants de l’école et ce, jusqu’au moment où elles prennent le soin de les coucher tous, non sans avoir au préalable, pris le soin de leur faire réciter les leçons et de revoir certains exercices avec eux, avant qu’elles ne se contraignent à aller rejoindre leur époux au lit, éreintée comme tout. Si ce n’est pas un métier, nous ne savons vraiment pas comment l’appeler.

En tous les cas, chapeaux bas à ces nombreuses et braves femmes qui vivent dans l’anonymat et qui se battent tous les jours pour le devenir de leurs petits protégés et de leurs époux. La récompense est au bout de l’effort.