Des scientifiques suisses viennent de mettre au point un test pour déterminer par soi-même si l'on est une personne à risque.
Entre un et trois millions de Français souffriraient du syndrome d'apnée du sommeil, selon la Haute autorité de santé. Causée par la fermeture répétée de la gorge pendant le sommeil, cette pathologie entraîne une mauvaise oxygénation et un stress pour l'organisme, alors même que l'on est en train de dormir. Fatigue accrue pendant la journée, irritabilité, baisse de libido, augmentation du risque d'AVC et d'hypertension… Les conséquences de ces apnées sont loin d'être négligeables. D'où l'importance de la découverte de scientifiques suisses, publiée vendredi dans la revue The Lancet Respiratory Medecine : une équipe du CHU Vaudois vient en effet de mettre au point un test pour diagnostiquer soi-même si l'on est une personne à risque.
En quoi consiste ce test ? Au-delà de 40 ans, les apnées du sommeil deviennent récurrentes, notamment chez les hommes. Une personne est vraiment considérée comme souffrant du syndrome si l'apnée se produit au moins 20 fois par heure pendant le sommeil. Le test, appelé "NoSAS" (pour "no syndrome d'apnée du sommeil"), permet d'évaluer cinq facteurs de risque : le tour de cou, l'indice de masse corporelle, l'âge, le sexe, et les ronflements. Chacun de ces critères se voit attribuer des points. Et si le total dépasse huit points, vous êtes considérés comme à risque.
>> Voici les critères précis et le nombre de points affiliés :
- Tour de cou de plus de 40 cm : 4 points
- Indice de masse corporelle (pour le calculer, cliquer ici)
25 à 29.9 : 3 points
30 ou plus : 5 points
- Vous ronflez : 2 points
- Vous avez 55 ans ou plus : 4 points
- Vous êtes de sexe masculin : 2 points
Pour parvenir à établir cet indice de mesure, les scientifiques de Lausanne ont interrogé plus de 3.000 personnes vivant en Suisse et au Brésil, soit le plus grand échantillon réalisé jusque-là pour évaluer un test sur l'apnée du sommeil. "Nous avons aussi choisi les critères pour qu’ils soient le moins subjectifs possible afin de minimiser les erreurs de jugement. Le seul critère un peu subjectif est le ronflement tant son appréciation dépend de la personne dormant à côté du sujet", explique Raphaël Heinzer, coinventeur du test. Qu'en pensent ses pairs qui n'ont pas participé à l'étude ? "Le travail méthodologique 'caché' dernière le simple score fourni par le test est très robuste", salue Dan Alder, spécialiste du sommeil à l’hôpital universitaire de Genève, cité par le journal suisse Le Temps.
Que faire si l'on obtient plus de huit points au test ? Après un test positif, il est recommandé d'en parler à son médecin généraliste. Un examen dit de "polysomnographie respiratoire" peut alors être pratiqué : il s'agit de mesurer pendant votre sommeil les mouvements respiratoires, le flux d'air qui circule dans le nez et le taux d'oxygène dans le sang, via un appareil qui peut être installé chez soi. Un autre examen, plus précis, peut être pratiqué en hôpital, sur prescription de votre médecin.